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les avis de Cinemasie

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2 critiques: 2.62/5

visiteurnote
Mounir 3.75
bruce randylan 1.5


classer par notes | date | rédacteur    longueurs: toutes longueurs moyen et long seulement long seulement

Le lundi, c'est permis...

Grosse, grosse déception. Tout était pourtant réuni pour être un chef d’œuvre avec tous les thèmes de Nakahira : la liberté (sexuelle) en dehors des normes et au delà des tabous, la confrontation des points de vues, portrait féminin, arrière fond social, la musique "when the saints go marching in" (qu'il glisse régulièrement dans ses films)... Et la première séquence est éblouissante avec une caméra tremblante (la shaky cam ne date pas d'hier) où l'on suit Yuka évoluer dans un night club plongé dans une quasi totale obscurité, perdue au milieu de silhouettes alors tandis que des clients évoquent en voix off sa personnalité et son caractère. Elle apparait donc littéralement comme quelqu'un d'insaisissable, complexe, fuyante, qu'on ne peut résumer facilement.

Et puis, très rapidement, ça devient insupportable. C'est clairement sous influence godardienne notamment Vivre sa vie (outre le sujet de la prostitution, Mariko Kaga prend vraiment des air à Anna Karina). C'est vraiment le genre de film "nouvelle vague" dans ce que ça peut proposer de plus stérile, vain, déconnectée de toute vraisemblance psychologique et terriblement froid.
Les traits de Yuka sont tellement poussés à l'extrême qu'il est impossible de s'identifier à elle ou de comprendre ses motivations. Sa candeur est trop symbolique et schématique pour qu'on y croit, ses relations avec les hommes trop artificiels, son traumatisme trop ridicule (elle refuse d'embrasser les hommes car quand elle était enfant un prêtre lui a fait un sermon violent alors qu'elle épiait un couple s'embrasser... Du plus comme l'homme était noir, elle a développée une fixation sur l'Afrique )... Alors oui, Mariko Kaga est d'une beauté époustouflante mais il m'en faut quand même plus. Et puis la mise en scène ne fait rien pour arranger les choses avec ses plan fixes à l'esthétisme surligné et une narration par à-coups.
Mes épaules ont dû se soulever plusieurs fois durant la séance en signe d'incompréhension spontanée qui culmine dans la dernière séquence que j'ai trouvé d'un ridicule achevé. J'avoue même être sorti en colère contre Nakahira de prendre une direction aussi "autheurisante" alors qu'il a su faire tellement de films personnels, intelligents (parfois drôles) et grand public sans pour autant renier de vrais ambitions formalistes, presque expérimentale par moment avec des sujets par forcément commerciaux.

18 janvier 2013
par bruce randylan


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